MARATHON CLUB DU GRAND CENTRE
"Des pigeons d'exception pour des hommes de passion"
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Certains gagneront tout ce qu’ils veulent, d’autres n’y arriveront jamais. Dorin Melinte est à n’en pas douter de ceux qui vont avoir une longueur d’avance sur leurs concurrents.

Depuis ses débuts, voici seulement 4 années, ce jeune trentenaire tutoie le sommet des classements colombophiles sur l’île de sa vénérée ‘Queen Elisabeth’…

dorin photo


Le destin

Dorin est né en Roumanie, voici un peu plus de trente ans. Aucun membre de sa famille n’avait d’accroche avec nos amis ailés, que du contraire : les pigeons donnés par un voisin au jeune bambin qu’il était, ont dû, au bout de peu de temps disparaitre du foyer familial, pour cause de non tolérance à ces bêtes à plumes. Qu’importe la peine du jeune bambin d’alors, les volatiles ont dû déménager.

Quelques années après, en 1999, la famille prend la route pour l’Angleterre. Dorin arrête alors au passage une autre passion, la boxe, pour laquelle il avait là aussi de très bonnes aptitudes malgré son jeune âge.

Le virus à plume le reprend par hasard, en 2011 lors de vacances près d’une plage espagnole : un local situé sur la plage est devenu le refuge d’un groupe de pigeons dont une partie était baguée. Dorin et son fils Vlad-Denis vont tous les jours, suivant cette découverte, donner à manger à ces pigeons ‘de plage’. Quand le destin vous rattrape, il n’y a pas d’autre choix que de se plier à sa volonté… de retour en terre anglaise, il va pianoter sur le net en quête de pigeons de course, car sa décision est prise, il va renouer avec son rêve de gosse et avoir des pigeons de course.


Bonne pioche

Le hasard continue de tisser un agréable écrin autour de notre jeune ami et il rencontre via le net un homme qui se défait de toute une lignée de pigeons, en la personne de Mr Riley (GB-Enfield). Il achète ainsi ses 12 premiers pigeons en 2011.

2012 marque donc ses tout débuts colombophile au club de Harrow… et ses premiers ‘premiers prix’, ainsi que des prix de tête en fédération dont les 28, 37 Open Fougères sur 4350 pigeons. Il faut dire que les pigeons de Mr Riley étaient de souche propice aux succès : Gaby Vandenabeele, Jos Thoné, de Klak, Michel Van Lint.

Passé cette première très motivante saison, Dorin décide de construire de nouvelles installations. Il sera aidé en cela par Luciano Costache, qui sera d’une précieuse aide dans ce projet. C’est ainsi que 10 de colombiers en ‘L’, organisé en 5 compartiments virent le jour dans le jardin de Dorin.

dorin turk


Beaux colombiers, bons pigeons, super résultats

Voyez un aperçu de ses résultats depuis 2013, lors de sa première vraie saison avec des yearlings :
1er, 2nd / 1 974 p. Blandford
15, 18, 19 / 2 249 p. West Bay
1er, 2, 3, 4 / 1 725 p. Kingsdown
10 / 1 675 p. Blandford
11, 16, 18 / 1 690 p. & 11, 18, 20 / 2 621 p. Honiton
6 / 1 105 p. & 26 / 1 929 p. Falaise
1er, 18 / 740 p. & 1er / 1 302 p. Le Mans
4 / 1 474 p. & 6 / 1 363 p. Blandford

Les pigeons Riley ont donc gagné à toutes distances, avec un 3 x 1er Fédération, un 1er combiné sur ‘Le Mans’, 1er et 2ème places section BICC Perpignan International.


Nouvel intérêt

Cette dernière épreuve lui a donné le goût des longues distances, des courses depuis le sud de la France et le nord de l’Espagne. Il est devenu ainsi fan de joueurs comme Mark Gilbert, sûrement le plus grand anglais sur la scène internationale.

Il a décidé donc de se tourner vers le jeu sur ces longues distances. Pour renforcer l’équipe de pigeons qu’il possède et assurer les succès en marathon, il s’est tourné vers son pays natal, la Roumanie. Là-bas, pas de chichi avec les pigeons, et surtout, le jeu en marathon est très prisé.

Il a ainsi acheté un authentique champion en marathon chez Balici Pavel. Le pigeon ‘Unique’ est ainsi arrivé sur l’île de sa majesté pour produire du champion. Cet extra pigeon est le seul à avoir volé 5/5 sur Berlin (plus de 900 km), dont 2 fois en 2012 (9ème/ 3 900 p. puis 3 semaines après 37éme) ; lui fut adjoint au colombier de reproduction une femelle du même amateur qui vola elle-aussi 2 fois Berlin en 2012, avec un 17ème prix à la clé. Ce couple donna entre autre le pigeon ‘Unique Junior’, qui en yearling vola la tête sur Agen (822 km - 10 secteur, 20ème Open BICC) et rentra juste après les prix sur Narbonne. A deux ans, en 2015, il vola 3 prix de tête (2ème, 3ème, 9ème secteur) sur des courses de 1 000 km (Palomas, Marseille et Perpignan), et cette année 2016, 2 fois la tête avec 2 x 2ème prix secteur (Marseille et Barcelone). Il finit juste après les prix sur Perpignan, sa troisième course de la saison à plus de 1 000 km. Rappelons quand même que les pigeons ont alors, en fin de parcours à traverser la mer pour regagner leurs pénates. Il y a les solides et encore au-dessus, les très solides, je pense que nous sommes ici face à la catégorie supérieure, de ceux qui font ce qu’on ne pense pas possible vraiment de prime abord.

Ceci ne doit pas faire oublier les premiers pigeons de Dorin, qui lui ont donné quelques pépites là-aussi. Le meilleur d’entre-eux est certainement ‘Cesar’ (nommé ainsi par Vlad-Denis), un authentique crack là encore, avec des premiers prix et des prix de tête dès un an, et à toutes distances. C’est lui qui fit le premier BICC Perpignan.

dorin unique junior

 


Petite colonie

Dorin est à la tête d’une petite colonie, composée de 5 couples de reproducteurs, et 10 à 12 couples de voyageurs.

Le management a différé selon les années. Il pratiquait le veuvage en début de saison puis les pigeons passaient au naturel. L’an passé, il a pratiqué uniquement le veuvage. Pour 2017, il jouera 100 % au naturel, de façon à enloger des pigeons sur des jeunes de 5-6 jours pour Barcelone et Marseille.

Normalement, les yearlings ne vont qu’une fois au-dessus de 750 km ; ceux issus de supers reproducteurs sont épargnés, et attendent en général 2 ans pour être lancés à la distance. Pour 2016, il a fait une exception, un yearling s’est révélé toujours en forme, aussi il a été sur 7 concours nationaux. Il s’agit de ‘Turk’, il a fait 7 prix dans les nationaux cette année, dont 3 fois en marathon (Agen 822 km ; St Vincent 924 km ; Bordeaux 740 km).

A deux ans, il est prévu de les aligner deux fois à 900 km. Comme pour ‘Turk’, un état de forme supérieur peut être synonyme d’un voyage supplémentaire lors de la saison.

Les pigeons volent une heure par jour quand la météo le permet (une volée le matin et une le soir) pour garder la forme.

Avant une course de marathon, les pigeons ont volé en général un entraînement à 75 km, suivi d’un concours à 135 km. Ils sont alors encore enlogés sur 2 à 3 nationaux (350-500 km). Dès lors, ils ont dans les ailes pour pouvoir faire un marathon de 750-800 km.

Pour Barcelone, qui va concerner des voiliers de 3-4 ans, moins d’efforts seront demandés : tout d’abord 2 courses en Grande Bretagne, suivi d’un 450 km avant d’être engagé sur l’épreuve catalane.

La sélection est effectuée sur base des résultats. Pour les accouplements, idem, les bons avec les bons, pas de critères oculaires ou autres.

Les pigeons restent accouplés pendant la mue ; ils sont ainsi plus heureux et moins stressés.

La gestion de la colonie ne pourrait être aussi efficace sans l’aide précieuse de son fils Vlad-Denis, qui est devenu ‘addicte’ aux 1er prix, et celle de son épouse, biochimiste, qui outre une aide matérielle, lui apporte les conseils nécessaires concernant la santé des pigeons.


Nourriture, traitements

Côté nourriture, il donne du mélange Versele Laga (40 % Superstart ; 60 % all Round), ainsi que du grit ‘Matrix’ après chaque repas. Cet additif est pour lui d’une grande importance pour maintenir ses voiliers en top condition. Quand 10 % des pigeons vont boire, il arrête de nourrir. La quantité de nourriture fluctue aussi si les voiliers peuvent ou non participer à la volée selon la météo de la journée. Quand les pigeons d’un même compartiment vont à des courses différentes, il nourrit au casier pour parfaire la préparation. Au-delà de 450 km, il augmente avec la distance et la difficulté annoncée, la proportion de graisse (fromage, tournesol, cacahuètes, petites graines). Ceci concerne les 5 ou 7 derniers repas avant la mise en loge.

Au retour, les pigeons ont droit à du ‘Recupfast’ de Jos Thoné.

Pendant la mue, moment crucial pour l’année suivante, Dorin augmente l’apport en protéines dans l’alimentation.

Côté traitements, au début, Dorin n’a eu de cesse de traiter à tout moment et pour tout. Rétrospectivement, il trouve que ce fut une grosse erreur, et que tous ces traitements, outre la perte d’argent pour l’amateur, salissent notre jolie passion. Les antibiotiques notamment détruisent la flore intestinale, sans que l’on soit sûr de la reconstruire à 100 % ensuite. Un bon système immunitaire doit pouvoir suppléer à toute cette chimie.

Aucun traitement n’est donc administré sans un besoin avéré.

Les pigeons reçoivent du vinaigre de cidre dans l’eau de boisson et dans le bain également.


Traversée maritime

Le milieu colombophile anglais nous est finalement assez peu familier. Sûrement parce qu’il ne leur est pas si facile de briller au niveau international, malgré quelques prouesses réalisées depuis quelques années par les citoyens de sa Majesté dans les internationaux. Qui voudrait pourtant imposer à ses voiliers une traversée maritime, souvent pas au plus étroit, pour boucler un parcours de près de 900 ou 1 000 kilomètres.

Dans le même registre, je me souviens avoir recueilli, voici quelques années, une pigeonne bleu Irlandaise jouée depuis la France. Prenez une minute le temps après cette lecture pour regarder une carte. Vous vous apercevrez que les voiliers de nos amis Irlandais ont, après la Manche et l’Angleterre, encore un joli bout de mer à traverser pour rentrer à la maison…

Nous sommes ici loin de pleurnicheries de 50 kilomètres de déport de rayon, c’est une autre paire de manche, et ces voiliers-ci méritent sûrement largement autant d’estime que ceux peuplant nos colombiers métropolitains.


Epilogue

Chapeau Dorin pour ces débuts en fanfares. Nous allons guetter dans les années à venir les premières lignes des résultats des internationaux, et quand nous verrons ‘Melinte D.-GB’, nous saurons de qui il s’agit : d’un amateur de premier ordre, des plus motivés, qui, sans fioriture, avance vers un avenir colombophile des plus lumineux. Bravo !


David Chassagne, Octobre 2016