MARATHON CLUB DU GRAND CENTRE
"Des pigeons d'exception pour des hommes de passion"
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Saison 2024 - Les concours proposés

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Courses et récompenses MCGC Saison 2024

Bordereau d'adhésion 2024

Comment participer ?

 

Une des questions que beaucoup se posent, en ce moment, en pensant à la prochaine saison, est celle du jeu des yearlings sur ces étapes longues distances. Les mettre ou pas ? Les maîtres des grands fonds internationaux modernes nous montrent une voie : mais est-ce jouable dans notre sens ? Ne va-t-on pas ainsi « brûler » les yearlings, en sont-ils capables ? José Delplace lui a choisi : ils les mets !

pigeonnier

Colombier


Exploit


7h33'03'' vendredi 1er Août ; nous sommes au « Bois des greffes », commune de Vaux en Beaujolais, département 69. Très loin, à l'Est de tout le reste du contingent, le 317972 de 2013 vient de faire bipper la constatation de l'ami José Delplace.


Trop tard pour la gagne qui s'est jouée hier soir, ce pigeon n'en vient pas moins de réaliser un petit exploit : premier du contingent de Assen à rentrer le lendemain matin, il n'a pas eu l'aide de collègues de corvée pour rentrer (un coup d'œil sur la carte vous fera mieux prendre conscience de ce que ce yearling a du voler seul pour venir à cette heure) ; le second pigeon du secteur sera celui de Pascal Fromentin à 11h01.


Autre paramètre à prendre en compte : le colombier de José est situé à 400 mètres d'altitude ; pour venir en ligne droite, les pigeons doivent passer un 900 mètres ou faire un détour de 50 km par le côté... José, et on peut facilement être de son avis, pense d'ailleurs que s'il avait joué comme voici 3 ans en plaine en dessous, son yearling serait venu le soir.


Pas une surprise


Sur le papier, ce peut paraitre un coup de chance : un seul pigeon, qui plus est un yearling. Il n'a cependant pas mis son pigeon pour participer, il l'a mis pour tenter la gagne, ni plus ni moins ! Il ne s'en est pas caché à l'enlogement, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il n'a pas été ridicule...
Ce vaillant « un an » a parcouru ses 786 km pour finir à la 11ème place du classement « marathon » de Assen MCGC 2014. Beaucoup auraient aimé (à commencer par moi !!!) placer un de leurs vieux à cette place, et ce d'autant plus qu'en ayant moins de handicap géographique !

jose et 317972
José et le 972


Matricule 317972/13


Ce bel écaillé à plumes du Haut Beaujolais a, il faut dire, les origines pour faire ces épreuves ; pour José, d'ailleurs, pas de doute, sans les origines « pour », les pigeons n'ont aucune chance de rentrer. Un autre paramètre, si l'on veut jouer « tôt », est de ne pas mettre les pigeons de second plan, pour dernière chance. Si l'on veut briller, ce sont les bons qu'il faut mettre.


Le choix de mettre ce pigeon, initialement enlogé pour Amsterdam Inter-région, s'est fait suite au rapatriement des « Amsterdam ». Lâché depuis Guéret le dimanche, le 972 est revenu dans un état impeccable (signe aussi des bons soins dispensés lors du transport d'Amsterdam). L'idée a soudain fait son chemin, et le choix de son inscription pour Assen semblait évidente. Il était en parfait état, et avait montré une certaine qualité lors de son parcours 2014 : il avait fait de bons prix sur deux courses difficiles à 350 km (Chalons en Champagne et Bar le Duc) et était rentré après les prix sur Hoegaarden (524 km). A ceci, ajoutons que ses origines plaidaient en sa faveur. Le père est un Duquesnoy recroisé sur des Fruitiers, il a des prix tôt sur les longs cours (Amsterdam, Hazebrouck, Ostende, etc). La mère, elle, vient de chez Stoeckel Pierre (Meulemans-Smulders) ; elle a été testée avec succès sur un sélectif Wedemark où elle a été constatée le lendemain matin (9h30).
Avant les prix mentionnés, le 972 avait suivi le schéma de mise en route de ses congénères de colombier. Après un Dijon (150 km) de « mise en aile », il avait volé un Bar le Duc (305) puis un St Dizier (250 km).


Pas d'autre choix


Mais alors, pourquoi un seul pigeon et un « un an » ? Suite à des problèmes de voisinage, José a du déménager pour conserver sa passion. Ceci l'a conduit à son domicile actuel, avec quelques yearlings comme plus vieux pensionnaires à jouer cette saison. Sur les 3 possibles pour Assen, un a été mis hors service par un rapace, l'autre a été enlogé sur Bruxelles inter-région (en tant que président de la 14ème région, il eu été difficile à José de ne pas mettre de pigeons, cette épreuve étant une bonne possibilité pour ses amateurs de jouer du fond), il ne restait donc que le 972.

 

317972 et sa femelle
972 au nid


Colonie, gestion


Pas de colombier usine au « bois des greffes » : 6 couples de reproducteurs (origines suscitées + 1 couple Chris Heberrecht et 1 mâle Ledoux) ; exceptionnellement cette année, 40 jeunes ont été bagués (habituellement 20 suffisent) ; les « un an » sont joués au célibat, et les vieux (mâles et femelles), eux, au veuvage total.

Ici, le veuvage total mérite vraiment son nom, car les mâles ne revoient en théorie leur femelle que pour le tout dernier concours où ils sont accouplés la veille de l'enlogement. Lors de la saison, mâles et femelles rentrent chacun de leur côté, et les rideaux sont tirés lors des volées pour éviter les rapprochements. Il se peut qu'une femelle rentre avec les mâles au retour, mais elle est bien vite remise à son compartiment ; les pigeons doivent rester calmes et se reposer ; pas d'accès aux spoutnicks non plus. Pour éviter les accouplements entre femelles, ces dernières sont plus laissées sur une pointe de faim, et un système de grille inclinée les empêche d'accéder au sol hors moment des repas. Les pigeons volent pour leur casier (mâles nourris au casier dans ce but). Accouplés en début de saison, les vieux élèvent un jeune que le mâle va finir seul de gaver dès une quinzaine de jours, ensuite veuvage pour tout le monde.

En fin de saison, ils peuvent couver en récompense de leur labeur. L'hiver, c'est volière à cause des rapaces ; ici, ce n'est pas de la blague, José a compris depuis, que les « gars des montagnes » n'exagéraient rien quand ils lui racontaient que les « crochus » étaient une vraie calamitée dans ces contrées, rien de comparable avec la vallée. Fin février, c'est l'ouverture à nouveau des colombiers, avec souvent, une obligation pour les voiliers de retrouver rapidement la condition sous peine de devenir victime d'un rapace.


La sélection est faite par le panier, sauf en cas de manque de santé manifeste. A deux ans, les preuves doivent être faites sinon il faut céder sa place au colombier.

 

Pour José, les « un an » doivent être mis dans le grand bain, et avoir, lors de cette première année de course, un concours dur à 6-700 km ou bien un concours de type Assen. Si la saison n'est pas trop dévastatrice et la mue pas trop avancée, il est partisan de mettre tous les yearlings à Assen en fin de saison pour finir le tri (prix- fraicheur-récupération).

 

Il rêverait d'ailleurs que nous puissions effectuer, comme les maîtres Hollandais de grand fond, un lâcher retardé pour apprendre le métier aux pigeons. Les vieux (....pigeons) pourraient aussi y participer.


Nourriture


Les mâles sont nourris au casier pour renforcer leur attachement au territoire ; les mélanges « Gerry plus » et « Sport Plus » sont utilisés pour les voyageurs. Les pigeons en reçoivent une cuillère à soupe rase matin et soir, lors de la rentrée de leurs 2 volées libres quotidiennes (1 heure). Les femelles, elles, sont plus au régime et ne sont lâchées au colombier que 3 fois par semaine + 2 entraînements, si le temps le permet à 30-40 km. Les mâles sont moins entraînés du fait de leur tendance à s'exciter.


Lors des derniers jours de préparation, un mélange friandise est ajouté, à raison d'une cuillère matin et soir les deux derniers jours ; dans le même temps, de rase, la cuillère à soupe donnée aux pigeons se bombe pour apporter plus de nutriments les 3 derniers jours. Le but est de faire manger les pigeons jusqu'au dernier jour, et surtout de ne pas en faire des barriques.


Pendant la mue, le mélange « Mue plus » est donné, avec ajout, 2 fois par semaine, d'une cuillère à café de graine de lin pour la plume.
En hiver, le mélange « Winter plus » prend le relais.


Produits, traitements


La saison commence avec, en février, un traitement Trichomonose et coryza, suivi de 2 à 3 jours de vitamines, puis d'un traitement de 4 jours contre la coccidiose ; vient ensuite le vaccin PMV.


En saison, un rappel « tricho » de 2 jours est renouvellé toutes les 5 semaines, rien contre la coccidiose ; en cas de fortes chaleurs, 2 jours durant, un anti-coryza est dispensé... cette année n'a pas coûté cher en anti-coryza !


Côté vitamines, en saison, les pigeons en bénéficient une fois par semaine via le produit « Supervit ».


Au retour, le grain est humecté d'huile d'ail et saupoudré de levure de bière. Des électrolytes sont ajoutées si forte chaleur.
José n'est pas pour un excès de soin, qu'il pense délétère tant pour les pigeons que pour le colombophile.

 

317972
Aile du 972/13


Epilogue


Voilà donc ici contée l'histoire du yearling de notre ami José Delplace, qui, à 7h33'03'' vendredi matin 1er août était le premier amateur à avoir 100 % de pigeons rentrés d'Assen.


Avouez que si l'on observe la carte des arrivées, l'histoire de cette boule de plume d'un an tout juste, revenue seule de notre premier Assen avec autant de brio méritait bien ces quelques lignes, ainsi que notre attention.


Nous allons suivre avec intérêt l'évolution de la carrière de ce jeune athlète (pardon José mais je parle du pigeon !) et avoir, peut-être ainsi des éléments de réponse à cette question : yearling or not yearling ?


Merci, bon vent au 972/13 pour 2015, ainsi qu'aux montagnards du Haut Beaujolais,


David Chassagne, le 12 août 2014.