Les années succèdent aux années et les jolies saisons s'enchainent pour la colonie de Jean-Marie Thomé. Ce filleul spirituel du grand Emile Matterne nous montre chaque année qu'il n'est pas besoin d'une méga colonie pour participer avec brio à l'ensemble de l'imposant programme fond de Belgique.

le colombier thome


Colonie

Reproducteurs, éleveurs et essais forment un socle de 12 couples, qui fournissent chaque année environ 70 jeunes. Les origines les plus présentes, sont essentiellement les Julien Nibus et les Dekeyser-Dethiers, tous deux champions régionaux. A ceci s'ajoute pour 2014 des introductions comme les Vandenabeele (pf Bliksem-James Bond) et De Smeyter Restiaen.

Aux origines fond- grand fond, sont accolés quelques demi-fond (rapides julien Nibus), car il aime bien ne pas demeurer en reste du résultat dès les concours préparatoires. Il devrait petit à petit diminuer pourtant cette option pour se concentrer plus sur les longs cours.

Les 24 veufs, yearlings compris an (8 en 2014) doivent suffirent pour participer à l'intégralité du programme national. Notre ami est un adepte du petit panier, et plus particulièrement du tout petit panier : il est courant de le voir arriver au local pour une belle épreuve avec seulement un ou deux pigeons.

Thomé J.M.

 

Management

Les pigeonneaux sont juste dégrossis sans artifices jusque 250km.

Les mâles de voyage sont accouplés le 1er Mars, pour couver 6-7 jours. Ils n'élèvent jamais, ni avant, ni après la saison. S'ils font l'affaire et passent la saison, ils pourront couver par trois fois, pour être séparés vers la fin Octobre-début Novembre. Ils disposeront alors de la moitié de leur casier pour la saison hivernale.

Les 'un an' sont eux joués comme leurs ainés au veuvage classique, préparés sur le programme régional pour être testés sur Tulle (632 km), Limoges (623 km) et Guéret (526 km).

Les vieux, eux sont préparés sur 3 courses à 300 km puis un 450 km avant d'être enlogés sur 3 joutes de fond grand fond par saison. Il faut alors gagner sa place au colombier. Ils ont droit à deux volées d'une heure chaque jour, matin et soir. Les volées ne sont jamais forcées.
Les femelles de veufs ne sont qu'assez rarement montrées avant une course ; elles le sont par contre au retour, et la durée du moment passé avec leur sportif de compagnon est fonction du nombre de kilomètres parcourus par ce dernier.

Nourriture

Coté nourriture, un mélange de très bonne qualité est donné ; si des nécessités financières venaient un jour à amener à faire un choix de réduction des coûts, a qualité du mélange ne serait pas réduite, mais le nombre de pigeons lui serait impacté pour pouvoir conserver un aliment de premier choix. Au passage, pour lui, un pigeon qui fait facilement de la graisse ne fera jamais un extra. Notre champion a ainsi jeté son dévolue sur la gamme de mélanges 'plus' de Versele-Laga.

Il n'aime pas rationner ses voiliers, mais stoppe la distribution quand les premiers vont à l'abreuvoir. Un des principes est que les pigeons doivent tout manger. La quantité d'aliment évolue aussi en fonction des températures du moment, pour coller au mieux avec les besoins des oiseaux. Globalement en saison, le schéma de nutrition 'Plus' est suivi, avec un ajout d'une cuillère à café de friandise chaque matin par bec. En fin de préparation, du mélange Gerry plus donné dès le retour, le 'sport plus' est fourni additionné à la fin de 'énergy plus'. Jamais de cacahouètes, non pas parce que les pigeons n'appréciaient pas, mais parce que le patron en prélevait plus pour son estomac que pour ses protégés...

Pendant la mue, c'est un mix de 2 à 3 mélanges spécifiques à la saison et provenant de plusieurs firmes, qui est proposé. Comme pour la saison sportive, Jean-Marie est intransigeant sur sa recherche de produits d'excellente qualité. En hivers, classiquement, un mélange de saison est fourni.

 

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Produits

La saison commence avec une cure de 10 jours d'antibiotiques à large spectre (anti paratyphus) lors de la brève couvaison avant la mise au veuvage. Est ensuite réalisé le vaccin PMV obligatoire. La même cure antibiotique à large spectre est effectuée en fin de saison.

Contre la coccidiose, rien n'est donné. En entame de saison (8-10 jours avant les concours), une cure de 4-5 jours contre la trichomonose est administrée ; un rappel 'tricho' est ensuite effectué toutes les 3 semaines. Jusqu'à voici 2 ans, un rappel toutes les 2 semaines était aussi donné contre les problèmes de voies respiratoires ; ce n'est plus le cas maintenant, ce type de traitement n'est fait qu'en cas de nécessité ; par exemple, cette saison, une seule fois en toute fin de programme ce s'est révélé nécessaire.

En saison, il est donné des vitamines 'Aminovit'® une fois par semaine, au retour, alors qu'au retour, des électrolytes et du glucose réconfortent les participants.

Pour les pigeonneaux, la 'Naturaline'® est dans l'abreuvoir 2 fois par semaine, ainsi que le vinaigre de cidre 1 seule fois.

Pour conserver une certaine rusticité, seule possibilité de briller sur le long terme en catégorie 'fond – grand fond', notre ami ne brosse les buvettes que tous les 2-3 mois ; comme il est équipé de 2 jeux (d'abreuvoirs), elles sont vidées matin et soir : le jeu du matin sèche entre le soir et la nuit, quand c'est au tour de l'équipe du soir de désaltérer les gosiers. Au matin, les rôles sont inversés.

Tu verras...

Comme tout amateur soucieux du détail, notre ancien facteur était un adepte du grattage perpétuel des planchers de pigeonniers, à tel point que ses genoux commençaient à donner des signes de faiblesse. Il en est finalement venu à ce que son père lui avait dit bien des années plus tôt : « tu verras, tu en reviendras de tout gratter ». Aujourd'hui, son aversion de poser la semelle sur un fiente de pigeons est passée, le sol du colombier est de type fientes sèches, pour son plus grand bonheur, car les résultats n'ont pas périclités avec le grattoir. Il retrouve en ceci aussi son parrain colombophile, le grand champion Emile Matterne, lui non plus n'était pas un grand adepte du grattoir.

Ce gain de temps est mis à profit pour observer ses oiseaux, ce qui est aussi un des grands pourvoyeurs de réussite dans notre hobby. En parallèle, les casiers sont sur grille pour faciliter le nettoyage des postes.

Les pigeonneaux sont eux sur un lit de paille de pois.

 

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Ne pas charger la mule

Nous en revenons souvent au même quand on revient d'un colombier qui joue fort et se maintient années après années : ne pas se compliquer la tâche. Comme pour les administrations de produits : plus on en donne, plus on s'achemine vers la chute des résultats, pour les soins, plus s'est compliqué, moins vous prendrez de plaisir, et plus vous saturerez et baisserez dans les classements. Quand le colombophile n'est pas bien, les pigeons ne peuvent pas l'être non plus... à méditer.

2014

Cette saison 2014, notre ami a joué la bagatelle de 14 courses de fond/grand-fond ; comme l'équipe n'est pas extensible, il n'a, pour défendre ses couleurs enlogé qu'un total de 34 pigeons sur ces épreuves. Malgré ce handicap, il réalise un magnifique 68% de prix (23/34), dont 41,2% de prix par 10 (14/34). Ajoutez à ceci 2 tops 100 nationaux (28ème Nal Cahors et 60ème Nal Limoges), un 114ème Nal Brive suivi d'un 174ème Nal Perpignan et vous obtiendrez une saison que bon nombre voudrait avoir réalisé. Bravo !

Passion et amitié

Voici encore une preuve qu'il n'est pas besoin d'être à la tête d'une énorme équipe de voiliers pour se faire plaisir dans notre hobby... car c'est bien de hobby qu'il s'agit. Notre ami Jean-Marie Thomé, on ne peut le nier est un grand passionné, on peut dire même sans exagéré un acharné de notre joli sport. Pour lui cependant, cette passion ne rime pas avec déraison, mais avec une chose que l'on oublie trop souvent en certains lieux : l'amitié. C'est ainsi que lui et quelques amis cultivent ce bien des plus précieux, en se retrouvant à son domicile tous les lundis pour un brin de causette et de partage.

A cet homme des plus gentils, je souhaite encore de magnifiques succès, ainsi qu'à son groupe de joyeux drilles. Continuez encore longtemps cette splendide tradition de partage et d'amitié autour de notre passion dévorante pour le pigeon de courses.

Bons vents,

David Chassagne, Septembre 2014